Journalismes en Turquie post 2011 :Acteurs, actrices et pratiques professionnelles en contexte de crises

jeu 13 juil 23
11h-13h
Athéna 048

Résumé :

Dans le dernier classement de 2022 de l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF), la Turquie se trouve au 149ème rang sur un total de 180 pays. Son manque de pluralisme médiatique et ses mesures discriminatoires envers les journalistes sont régulièrement soulignés. La Turquie compte aujourd’hui une dizaine de journalistes en prison alors que d’autres ont pris le chemin de l’exil, sont encore en procès, ou sont censuré·e·s. Dans ce contexte, il est de plus en plus difficile de produire et fournir une information indépendante.  

Néanmoins, si l’on assiste à une fermeture de l'espace de liberté d'expression dans le champ médiatique, d'autres fenêtres d'opportunité pour des professionnels des médias s'ouvrent en Turquie. C'est à Istanbul que de nombreux médias arabophones ont leurs sièges. Dans toute la Turquie, une partie importante de la population immigrée depuis 2011 se reconvertit dans les carrières de journalistes freelance. Pour autant, certains sujets restent tabous, et marquent la précarité d'un milieu en expansion tout en étant dépendant de la situation politique turque. 

Quel est l’état du(des) journalisme(s) en Turquie aujourd’hui ? Cet atelier thématique s’intéresse à l’évolution des pratiques mais aussi aux différents acteurs et actrices basé·e·s en Turquie. En nous appuyant sur nos travaux de recherche doctorale, nous montrerons que ces pratiques semblent tout autant affectées par les changements socio-politiques dans la région que par la politique étrangère de la Turquie ainsi que par sa politique intérieure de plus en plus marquée par la répression et la polarisation. En abordant dans le détail les acteurs et les actrices concerné·es et leurs pratiques, nous mettrons également en exergue les stratégies de résistance mises en place pour exprimer et diffuser, malgré tout, une information indépendante et de qualité.