La route du ḥajj (pèlerinage) reliant Kūfa (Irak) à La Mecque (Arabie saoudite), plus connue sous le nom de Darb Zubayda du nom de l’épouse du calife Hārūn al-Rašīd (r. 170-193/786-809), Zubayda b. Ja’far, s’étend sur environ 1400 km. Le Darb Zubayda est sans doute la voie de pèlerinage la plus célèbre et, elle reste la mieux documentée. Des inscriptions datant de 661 et de 717, découvertes sur la route, attestent de son usage à l’époque omeyyade, mais c’est surtout à l’époque abbasside que les plus importants travaux sont réalisés. Cependant, dès les premières attaques qarmates en 906, l'usage de la route décline.

Cette route a notamment livré de riches vestiges archéologiques. La route est prospectée par Dr. Sa'ad Al-Rashed (King Saud University) dès 1972 ; puis, de 1976 à 1981, une prospection systématique est réalisée entre La Mecque et la frontière irakienne. Quatre-vingt-six stations sont alors documentées et les résultats sont publiés dans la revue archéologique saoudienne Atlal. De 1979 à 2003, le site d’al-Rabadhah, l’une des plus importantes stations du Darb, fait l’objet de fouilles archéologiques dirigées par Dr. Saad Al-Rashed. Celles-ci ont apporté un éclairage sur l’architecture et les activités d’une station du ḥajj. Aujourd’hui, seuls deux sites, al-Zabāla et Fayd, sont fouillés. Cet atelier propose de faire un premier état des lieux des connaissances sur le Darb Zubayda. Les interventions porteront sur l’histoire, l’archéologie et la mise en valeur de ce patrimoine.

En effet, le projet de mise en valeur patrimonial du Darb Zubayda permet de réactiver la recherche sur cette route de pèlerinage. Plusieurs questions historiques et archéologiques n’ont pas encore été éclaircies. Peut-on préciser la chronologie de l’occupation sur le Darb Zubayda ? Quels paramètres ont favorisé l’urbanisation de certaines stations ? Comment s’organisait la gestion de l’eau sur cette route traversant des régions désertiques ?

Une étude pluridisciplinaire du Darb Zubayda réunissant historiens, archéologues de terrain, spécialistes de la télédétection, et géographes, offre de nouvelles perspectives quant à notre compréhension de l’histoire, de l’occupation et de la relation de cette route à son environnement. Dans cette perspective, une première cartographie réalisée par photogrammétrie de vingt sites (cinq irakiens et quinze saoudiens), qu’il s’agisse de stations ou de portions de route, offre des résultats prometteurs.

Responsable :
Sterenn Le Maguer-Gillon, Archaïos/CEFREPA

Ajab M. Alotibi , Heritage Commission, Ministry of Culture, Saudi Arabia
New inscriptions found on the Darb Zubayda in the Taif Governorate

Sylvia Chiffoleau, CNRS-LARHRA, UMR 5190
Peut-on faire une histoire longue du Darb Zubayda ?

François Cristofoli, Heritage,
Michel Cotte, ICOMOS,
Ajab Alotibi, Heritage Commission, Arabie saoudite
Nora Alkhamis, Heritage Commission, Arabie saoudite,
Mohamed Alrajeh, Heritage Commission, Arabie saoudite,
Abdelmajid Almahboob, Heritage Commission, Arabie saoudite
The heritage enhancement of the Darb Zubayda

Sterenn Le Maguer-Gillon,Archaïos/CEFREPA
Colin Quentinet, Archaïos
Maureen Le Doaré, Archaïos
The results of the photogrammetric study on the Darb Zubayda: the archaeological map

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