8h30-10h30 > Les traces des musulmans en terre d'exilLes traces des musulmans en terre d'exil jeu 13 juil 23 Résumé : Cet atelier regroupe trois communications centrées autour de la problématique de l'exil de musulmans à l'époque de la colonisation française. Il s'agira de présenter les contextes politiques, sociaux et culturels dans lesquels se sont faits ces déplacements et d'observer les traces de ces exils en France, dans l'océan Indien et dans le pacifique. Seront particulièrement analysés les effets de cette traçabilité sur les populations musulmanes actuellement présentes sur ces territoires. Au XIXe siècle, ce sont des Algériens qui ont été exilés jusqu'à la Nouvelle Calédonie. Les traces de ces déportés se retrouvent aujourd'hui essentiellement à travers les tombes. Le cimetière devient alors un premier lieu patrimonial pour leurs descendants et a ouvert la voie à un nouveau processus de réappropriation identitaire. Désormais, des descendants viennent habiter tout proche du cimetière, certains apprennent le Coran et pratiquent l’islam après plusieurs générations d’éloignement de la religion. Les tombes, trace mémorielle de l’arrivée de ces Algériens, permettent de figer dans le temps la présence de ces exilés. En 1926, suite à la guerre du Rif, l'Emir Abdelkrim EL Khattabi et quarante personnes de sa famille sont exilés à La Réunion où ils ont vécu au contact des Réunionnais pendant plus de 21 ans. Les traces du plus long exil que la France ait fait subir pendant la colonisation seront présentés avec tous les détails de la vie de cette grande famille. Les Réunionnais se souviennent d’Abdelkrim et de sa famille, les descendants de ce dernier se souviennent de La Réunion. Cette présentation permettra de revivifier les mémoires et consolider les traces des liens entre le Maroc et La Réunion. Enfin, il sera intéressant de porter notre réflexion sur la question de la mort en exil dans le contexte de la pandémie du Covid 19 en France. L'impossibilité de rapatrier le corps des défunts musulmans sur leur terre natale aura des conséquences dans les sphères familiale et sociale mais aussi sur les transmissions familiales et les traditions funéraires telles que l’exercice du culte musulman face au droit français. Les terres des exils, volontaires ou forcés, témoignent d'une réalité que les descendants retracent pour entretenir la mémoire et mieux se situer. Responsable :
Valérie Cuzol, Doctorante en sociologie au Centre Max Weber, Lyon Rachid Oulahal, Maitre de conférences en Psychologie Interculturelle. Université de La Réunion, Laboratoire DIRE Thierry Malbert, Professeurs des universités en Anthropologie. Université de La Réunion. Laboratoire LCF |
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