15h30-17h30 > Quelle place pour le ḥadīṯ dans le droit musulman ?Quelle place pour le ḥadīṯ dans le droit musulman ?jeu. 13 juil. 23
Résumé : La tradition prophétique (ḥadīṯ) a suscité de nombreux débats au cours des trois premiers siècles de l’islam. Outre la contestation virulente dont elle a fait l’objet de la part des premiers théologiens spéculatifs (mutakallimūn) principalement les muʿtazilites qui étaient peu enclins à s’y référer pour donner assise scripturaire à leurs doctrines théologiques, la tradition prophétique n’était pas moins dénigrée par d’éminents juristes des temps précédant l’instauration d’écoles juridiques, y compris par Abū Ḥanīfa (m. 150/767), l’éponyme du hanafisme. Si elle doit sans conteste son statut de deuxième fondement du droit musulman (fiqh) à al-Šāfiʿī (m. 204/820) érigé en fondateur de la théorie légale (uṣūl al-fiqh), certaines écoles juridiques sunnites postérieures dont le hanbalisme et notamment le ẓāhirisme, livreront un combat acharnée, au nom de la précellence de la parole prophétique, pour désavouer le réflexion individuelle et toute forme d’intrusion de la raison humaine dans la sphère religieuse, le raisonnement analogique (qiyās) compris. Aussi, qu’elles soient juridiques ou théologiques, toutes les écoles se sont par la suite efforcées de faire usage des traditions prophétiques à titre d’arguments scripturaires bien souvent à l’appui de leurs doctrines respectives. Tout comme aux débuts de l’islam, le ḥadīṯ comme fondement juridique, se trouve de nouveau visé par la critique de quelques juristes qui prônent une réforme en profondeur du droit musulman appelant à supprimer les règles fondées uniquement sur la tradition du Prophète. C’est le cas des penseurs coranistes qui préconisent d’exclure toute référence au ḥadīṯ en matière de prescriptions juridiques, mais également des intellectuels laïcs dont les critiques n’ont cessé de croître, alimentées par les controverses attisées par des sujets de société. Le propos de notre équipe, dans le cadre de cet atelier, consiste à prolonger la réflexion sur ce sujet, en s’interrogeant plus particulièrement sur la place qu’occupait le ḥadīṯ au sein du droit musulman classique. Responsables :
Farid Bouchiba, Université du Mans Ayoub Filali, Doctorant, Aix-Marseille Université, IREMAM Ahmed Oulddali, Université Lyon 2, CIHAM Lahcen Daaïf, Université Lyon 2, CIHAM |
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