Mobilisations féministes en Algérie et Tunisie :Tactiques d’occupation de l’espace public, backlash et solidarités révolutionnaires

jeu 13 juil 23
15h30-17h30
Athéna 045

Résumé :

Les soulèvements qui ont déstabilisé les régimes autoritaires au nord de l’Afrique et au Moyen-Orient au cours de la dernière décennie, avant de céder la place à des restaurations autoritaires, ont témoigné d’un retour en force des mouvements sociaux sur le devant de la scène publique. Prenant la forme d’occupations de masse des espaces publics urbains, possibles grâce à un important travail de mobilisation en ligne et hors ligne d’une diversité de groupes auto-organisés (comités de quartier, groupes d’étudiants, collectifs auto-gérés) et d’acteurs publics collectifs institutionnalisés (associations, syndicats, partis), cette production d’un espace public a rendu visible et audible la contestation de l’hétéronormativité par le mouvement féministe et LGBTQI+ (carrés dans les manifestations, collages, performances, interventions dans les médias).

À partir de contributions portant sur les contextes algérien et tunisien, ce panel s’intéresse à l’état des rapports de genre dans les sociétés du sud de la Méditerranée pour comprendre jusqu’où est allé ce desserrement de l’espace public lors de ces expériences politiques : quelles formes les occupations ont-elles prises, et quelles stratégies ont-elles adoptées pour négocier leur visibilité dans les espaces publics ? Quelles violences de genre spécifiques les ont visées pendant les occupations, dans les médias et en ligne, et comment se sont-elles défendues face à la violence du backlash ? Quelles solidarités ont-elles nouées, et quelles alliances ont-elles construites à l’échelle locale ou nationale pour mettre le thème de l’égalité entre les citoyens au centre de l’agenda de la révolution ?

Responsable :
Djelloul Ghaliya, Centre en études genre, Université de Lausanne 

Baziz Nassima, Institut d'architecture et d'urbanisme, Université Sétif 1
Femmes et stratégies d’appropriation des espaces contestataires – Cas de Constantine et d’Alger 

Matri Khaoula, Faculté des lettres et des sciences humaines, Université de Sousse
Résistance(s) individuelle et collective des femmes et des féministes contre les violences sexistes en Tunisie 

Boussaïd Khadidja, CREAD, Université d'Alger 2
Genre, citoyenneté et espace public : la place des femmes dans le Hirak en Algérie

Djelloul Ghaliya, Centre en études genre, Université de Lausanne
Cyber-harcèlement des féministes durant le Hirak à Alger : backlash et stratégies d’auto-défense