8h30-10h30 > Expressions et répression du Hirâk : du 7/8 au 87 bisExpressions et répression du Hirâk : du 7/8 au 87 bismar 11 juil 23
Résumé : Le Hirâk, c’est-à-dire « Mouvement », naquit en février 2019 par des marches pacifiques organisées à travers l’ensemble de l’Algérie contre le cinquième mandat du président Bouteflika, tout en réclamant plus généralement un « changement radical de système ». Face aux blocages institutionnels, la rue excipa dès la fin du mois de mars la souveraineté populaire des articles 7 et 8 de la Constitution, contre le cinquième mandat et contre l’intérim présidentiel prévu par la Loi fondamentale (art. 102). Le Mouvement connaissait alors des expressions multiples, notamment à travers l’organisation de réunions publiques offrant des débats contradictoires qui tranchaient face au monologue du régime. In fine, le chef d’état-major rejeta le 18 juin 2019 toute transition démocratique au risque du « vide constitutionnel » et ouvrit le lendemain la voie à la répression du Hirâk, sous prétexte de drapeau amazigh. Cette répression se généralisa rapidement à l’ensemble de la contestation en bénéficiant d’une législation répressive et restrictive des libertés héritée de l’ère du parti unique, de la décennie noire et des printemps arabes. Outre la stigmatisation de la Kabylie, dans une politique du diviser pour mieux régner, l’instrumentalisation de la religion fut l’occasion de diviser plus encore le Hirâk, notamment à travers le délit de blasphème (C. pén., art. 144 bis 2). De nouvelles formes de mobilisation apparurent alors, tant au niveau national qu’international, afin de lutter contre la répression. Pour les réprimer et parer aux spécificités du Hirâk, de nouvelles lois furent promulguées dès le 28 avril 2020, aux motifs d’appel à la haine, « fake news » ou encore « délit de solidarité », complétées l’année suivante par l’ordonnance n° 2108 du 8 juin 2021 qui vint criminaliser les revendications du Hirâk en étendant la notion de terrorisme au fait d’« accéder au pouvoir ou […] changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels » (C. pén., art. 87 bis). Il conviendra donc d’appréhender, à travers ce panel, les différentes modalités d’expression du Hirâk par la revendication de la souveraineté populaire, l’organisation de réunions publiques ainsi que les différentes formes de mobilisation contre la répression, avant d’aborder la criminalisation des expressions du Mouvement par la mobilisation d’une législation antérieure à celui-ci et la promulgation de nouvelles dispositions répressives. Responsable :
Mouloud Boumaghar, Université de Picardie - Jules Verne, CURAPP-ESS Nadège Lahmar (diplômée de Sciences Po Paris, anciennement chercheuse à l’ICEDH) Farida Souiah, Emlyon Business School, OCE Zohra Aziadé Zemirli, Université de Paris, IRD, Ceped
L’utilisation de l’article 144 bis 2 du Code pénal avant et pendant le Hirâk Massensen Cherbi, Université Le Havre - Normandie, LexFEIM |
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